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sait d’une manière inconvenante, qu’il se grisait et qu’il abusait de sa confiance. Que depuis ayant été exilé à Jaroslaf, ce même Otrépieff y vécut jusqu’à l’avénement de Schouisky au trône.

Aujourd’hui que nous avons recueilli de nouvelles traditions contemporaines et historiques, nous expliquons le récit de Margeret, par la supercherie du moine Léonide, qui prit le nom d’Otrépieff, pour convaincre les Russes, que l’Imposteur n’était point ce même Otrépieff. Le Tsar Godounoff avait les moyens de découvrir la vérité ; des milliers d’espions le servaient avec zèle, non seulement en Russie, mais même en Lithuanie, lorsqu’il prenait des informations sur l’origine de l’Imposteur. Est-il croyable que dans une circonstance de cette importance, Boris eût légèrement et sans preuves, déclaré que le faux Dmitri était un fugitif du couvent de Tchoudof ? Tant de personnes l’avaient connu dans la Capitale et dans d’autres lieux, qu’elles auraient reconnu la fausseté de cette assertion, au premier regard jeté sur l’Imposteur. Enfin, les Moscovites avaient tous vu le faux Dmitri, soit vivant