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dessus de sa tombe. Pour mettre fin à ces propos, on déterra le corps du prétendu sorcier, le brûla sur des chaudrons, Dispersion des cendres de l’Imposteur. et ayant mêlé ses cendres avec de la poudre, on en chargea un canon, qu’on tira dans la direction par laquelle l’Imposteur était arrivé avec magnificence à Moscou ! Le vent dispersa les restes périssables du scélérat ; mais son exemple resta : nous en verrons les conséquences.

Preuves que le faux Dmitri était réellement un Imposteur. Après avoir décrit l’histoire de ce premier faux Dmitri, devons nous encore donner de nouvelles preuves de son imposture, aux lecteurs attentifs ? La vérité n’est-elle point évidente pour eux, dans la marche des événemens et des actions ? Il n’y eut que quelques étrangers prévenus, zélés partisans de l’Imposteur, qui, détestant ses meurtriers, et voulant les noircir, écrivirent que ce n’était point un aventurier, mais le véritable fils d’Ivan, le Tsar légitime qui venait d’être massacré à Moscou. Cependant les Russes, quoiqu’ils n’eussent réellement fait mourir qu’un imposteur, ne pouvaient se glorifier de cette action accompagnée de parjure ; car la foi du serment est nécessaire à la conservation de