Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

blesse dans l’âme, de la sincérité, et de rares connaissances dans les sciences, surtout en chimie, au point qu’on le surnomma le second Théophraste Paracelse. Outre les langues suédoise et slave, il connaissait l’italien, l’allemand et le français (32). Doué d’un esprit observateur, il avait beaucoup vu le monde, et sa conversation était agréable ; mais ce ne furent ni ses qualités, ni ses connaissances qui lui valurent la bienveillance du Tsar. Boris songeait à faire de lui, un second Magnus, un instrument de sa politique ; et il ne considérait ce Prince que comme un épouvantail pour Sigismond et pour Charles. Il flatta Gustave de l’espérance de devenir, par son secours, maître de la Livonie, et, pour tromper aussi les Livoniens, il entama cette affaire avec beaucoup d’adresse. Un grand nombre de citoyens de Dorpat et de Narva vivaient encore à Moscou, avec leurs femmes et leurs enfans, dans une captivité supportable, mais pénible, puisqu’ils étaient privés de leur patrie et de leur fortune : Boris leur rendit la liberté, à condition toutefois qu’ils lui prêteraient serment d’une fidélité inviolable ; il