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dant pas avec les récits des témoins oculaires ; et d’ailleurs, ce complice de Basmanoff, dont le corps dépouillé était dans ce moment étendu sur la place, avait-il effacé sa première trahison par la seconde ; le sang du jeune Fédor, par celui du faux Dmitri ? Pouvait-il être comparé par son rang, ses services, le nombre de ses partisans dévoués, à celui qui, sans le titre de Tsar, avait déjà commandé dans un jour décisif pour la Patrie ; qui avait conduit Moscou et vaincu avec elle ?

Ayant pour lui la force et le droit, Schouisky fit encore jouer tous les ressorts de la politique. Il donna des instructions à ses amis et à ses partisans, touchant ce qu’ils devaient dire dans le Conseil et sur la grande place ; la manière dont ils devaient agir et diriger les esprits ; et se prépara lui-même au rôle qu’il avait à remplir. Le lendemain matin, après avoir assemblé le Conseil (393), Discours de Schouisky au Conseil. il prononça un discours plein d’esprit et de finesse. Il remercia Dieu de la protection qu’il avait accordée à la Russie, illustrée par les Souverains de la race Varègue ; il loua surtout la sagesse et les conquêtes du règne d’Ivan IV, malgré sa cruauté ; il se vanta