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descendaient point de cheval, et commandaient avec fermeté. Les troupes dispersaient le peuple, protégeant partout les Polonais comme prisonniers. Enfin, à onze heures du matin, tout rentra dans l’ordre. On chercha à calmer le peuple qui, fatigué de carnage, se hâta d’obéir. Les Citoyens, en rentrant dans leurs foyers, racontaient à leurs familles, les événemens extraordinaires de ce jour à jamais mémorable, pour ceux qui furent témoins de tant d’horreur. « Pendant sept heures, écrit un d’entr’eux, nous n’avons entendu d’autre bruit que celui du tocsin, des coups de fusil, le cliquetis des sabres, et ces cris affreux : Massacrez les ennemis ! Et nous n’avons vu que la plus violente agitation, les massacres et les désordres de la révolte (390) ». Le nombre des victimes fut de plus de mille, sans compter les blessés. On épargna la vie des principaux d’entre les Polonais, mais ils furent dépouillés de leurs vêtemens, et restèrent sur la paille. Le peuple, par erreur, tira sur quelques Russes qui avaient adopté l’habit polonais, pour complaire à l’Imposteur. On épargna les Allemands ;