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trie, où l’invitaient et Fédor et Boris, en lui proposant non seulement un asile momentané, mais un domaine considérable, ou un apanage. Des dignitaires de l’état furent envoyés jusqu’à la frontière au devant de ce Prince, et à Novgorod et à Tver ils lui offrirent leurs hommages et des présens (31). Ils le revêtirent d’habits d’or et de velours et le firent entrer à Moscou sur un char richement décoré. Il fut présenté au Tsar au milieu de l’assemblée la plus brillante de la cour. Gustave qui connaissait la langue slave, après avoir baisé la main de Boris et du jeune Fédor, prononça un discours ; il s’assit ensuite sur un coussin couvert d’or, et dîna chez le Tsar à une table particulière, servi par son maître d’hôtel et son échanson. On lui donna un vaste palais, des officiers et des serviteurs ; le Tsar lui envoya des vases et des plateaux précieux tirés de son trésor ; enfin, il eut pour ses revenus le domaine de Kalouga et trois villes avec leurs districts. En un mot, après la famille de Boris, Gustave tenait en Russie le premier rang. On le combla de caresses, et on lui fit journellement des présens. Il avait des qualités, de la no-