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grande place ; là, je déclarerai la vérité à la face de tous ». Dans ce moment, le peuple impatient, enfonça la porte, demandant si le scélérat s’accusait ; on lui répondit que oui, et deux coups de fusil terminèrent l’interrogatoire et la vie d’Otrépieff. Ces meurtriers furent les deux gentilhommes (386), Ivan-Voyéïkoff et Grégoire Valoueff. La foule se précipita sur son corps, le sabra, le larda de coups de lances et le jeta à bas de l’escalier sur le corps de Basmanoff, en s’écriant : « Vous fûtes amis dans ce monde, soyez inséparables même dans les Enfers ». La populace exaspérée, arracha ces cadavres du Kremlin, et les traîna près de la place des exécutions : le corps de l’Imposteur, fut placé sur une table, avec un masque, une flûte et une musette, comme marques de son goût pour les plaisirs et la musique ; et celui de Basmanoff, sur une escabelle aux pieds du faux Dmitri (387).

On épargne Marine. Les Boyards, après avoir atteint leur principal but, la mort du faux Dmitri, voulurent sauver Marine : effrayée par l’allarme et le bruit, n’ayant pas eu le temps de s’habiller, elle demandait ce qui se passait et où était le