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naçante, de celui qui, la veille, commandait à des millions d’hommes ! Mais il lui restait encore un ami : ne pouvant opposer la force à la force, au moment où le peuple enfonçait la porte, Basmanoff se présente une seconde fois aux révoltés ; il aperçoit les Boyards au milieu de la foule, et parmi eux ceux qui jusque là, s’étaient montrés les partisans les plus dévoués du faux Dmitri, les princes Galitzin Michel Soltikoff et d’autres traîtres. Il essaye de les ramener ; leur représente les horreurs de la révolte, de la trahison et de l’anarchie. Il les conjure de renoncer à leur criminelle entreprise, en leur répondant de la clémence du Tsar ; mais on ne lui laisse pas le temps de poursuivre ; Michel Tatistcheff, sauvé par lui de l’exil, s’écrie : « Scélérat, va aux enfers avec ton Tsar » (381) ; Mort de Basmanoff. et il lui enfonce son glaive dans le cœur. Basmanoff tombe expirant, et son corps est jeté à bas de l’escalier… Sort tout à la fois digne d’un traître, zélé serviteur du crime, et déplorable pour un homme qui aurait pu, et n’avait point voulu être l’honneur de la Russie.

Le peuple s’était déjà précipité dans le