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par la crainte de devenir victime de son extravagance, et enfin par l’appât même que la révolte offre toujours aux passions déchaînées.

Soulèvement de Moscou. Le 17 mai (376), par une des plus belles matinées du printemps, le Soleil, en se levant, trouva la Capitale en pleine révolte. La cloche de l’église de Saint-Elie, près des boutiques, se fit entendre, et au même instant le tocsin sonna dans toute la ville ; à ce signal, les habitans, les enfans Boyards, les streletz, les Employés, les Marchands et le peuple, se précipitèrent de leurs maisons, vers la grande place, armés de piques, de glaives et d’arquebuses. Là, près de l’endroit des exécutions, se trouvaient les Boyards à cheval, environnés d’une foule de Princes et de Voiévodes, le casque en tête, et complètement armés (377) ; ils représentaient la Patrie, et attendaient le peuple. Une foule innombrable se joignit à eux, et la porte de Spasky fut ouverte. Le prince Vassili Schouisky, le crucifix dans une main et le glaive dans l’autre, entra dans le Kremlin, descendit de cheval, se prosterna dans l’église de l’Assomption devant l’image