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pions ; mais on n’apprit rien, et le faux Dmitri ne crut point nécessaire de renforcer les gardes du palais, qui étaient ordinairement composées de cinquante gardes du corps (371) ; il ordonna seulement aux autres de se tenir dans leurs quartiers, prêts à tout événement. Il fit placer des streletz dans les rues, pour protéger les Polonais, et pour rassurer son beau-père et Marine, qui l’importunaient de leurs craintes. Le 16 mai, les étrangers ne purent plus acheter au Bazar, ni une livre de poudre ni aucune arme (372) ; toutes les boutiques étaient fermées pour eux. Pendant la nuit qui précéda le jour décisif, Trahison de l’Armée. près de dix-huit mille soldats, campés à six verstes de la ville, et qui devaient aller à Életz, s’introduisirent furtivement à Moscou, par différens côtés, et se joignirent aux conjurés (373). Déjà les cohortes de Schouisky s’étaient emparé pendant cette nuit de douze portes de Moscou, ne permettant à personne, ni d’entrer ni de sortir de la Capitale, que le faux Dmitri, qui l’ignorait encore, s’amusait à entendre de la musique dans ses appartemens (374).