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Polonais criminel, mais ses camarades, au mépris de la loi, le délivrèrent en massacrant le bourreau (362).

Telle était la situation de la Russie ; et l’iniquité s’éleva contre l’iniquité ! Nous avons vu avec étonnement le facile triomphe de l’Imposteur ; nous ne serons pas moins surpris de la rapidité de sa chute. Tandis que, dans une entière insouciance, il se livrait, avec ses Polonais, à toutes sortes de divertissemens, que le plaisir et les vapeurs du vin faisaient tourner toutes les têtes, Schouisky jugea l’instant favorable, et prit tout à coup la résolution d’agir.

Conseil tenu pendant la nuit dans la maison de Schouisky. Dans le silence de la nuit, il rassemble chez lui, non seulement ses amis et les conjurés, dont les principaux étaient le prince Vassili-Galitzin et le prince Ivan Kourakin, mais encore beaucoup d’étrangers, de gentilshommes du Tsar, de militaires, de fonctionnaires civils (363), qui n’étaient point du complot, mais qui en secondaient l’exécution par la secrète disposition de leur âme. Schouisky leur découvre hardiment ses projets : il leur dit que la Religion et la Patrie allaient périr par le