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Tsar, comme Vlassieff l’avait été à celle du Roi. Le faux Dmitri leur envoya Vlassieff lui-même, qui dit à Olesnitzky : « Vous demandez une chose sans exemple ; personne chez nous n’a de place à la table particulière du Tsar. Votre Roi ne m’a traité qu’à légal des Ambassadeurs de l’Empereur et du Pape : donc il n’a rien fait d’extraordinaire ; car notre Monarque n’est au-dessous ni de l’Empereur ni du Souverain de Rome. Le grand Tsar Dmitri n’est-il pas même au-dessus d’eux, puisque le Pape n’est chez vous que ce que nos prêtres sont ici (351) » ?

C’est ainsi que s’exprimait le plus habile homme d’État et le fidèle serviteur du faux Dmitri, qui, dans son âme, n’était point favorable aux Polonais, et désirait peut-être, par cette plaisanterie inconvenante, prouver que son maître n’était point papiste. Olesnitzky supporta l’impertinence, mais résolut de ne point aller au palais. Tous les autres Polonais dînèrent avec l’Imposteur dans la salle crénelée, à l’exception du Voïévode de Sendomir : il approuvait la prétention des Ambassadeurs, et n’ayant pu obtenir de son gendre, qu’il y