Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/369

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et Mnichek et le prince Vassili-Schouisky, jusqu’au lit nuptial (347). Le silence régna bientôt dans le palais ; Moscou paraissait tranquille ; les Polonais seuls, se livraient aux réjouissances, dans l’attente des festins de noce, de nouveaux présens et de nouveaux honneurs. Cependant les affidés de Schouisky ne s’abandonnaient ni aux plaisirs, ni au sommeil ; le temps d’agir approchait.

Nouvelles causes de mécontentement. Ce jour de joie pour l’Imposteur et de triomphe pour Marine, augmenta encore le mécontentement de la nation. Malgré tous les actes inconsidérés du Moine défroqué, les Moscovites étaient persuadés qu’il n’oserait pas donner le titre de Tsarine de Russie, à une femme d’une religion différente, et que Marine adopterait la nôtre : on se flatta de cet espoir jusqu’au dernier moment. Mais on la vit décorée du diadême, de la couronne nuptiale et on ne l’entendit point abjurer l’Église latine, quoiqu’elle eût baisé nos saintes Images, reçu la Communion des mains de notre Patriarche, et qu’elle eût été sacrée et solennellement proclamée Tsarine orthodoxe. Cet acte ostensible de supercherie parut au peuple