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Dmitri : « Je la reçois avec respect ; mais que se passe-t-il donc ? C’est une insulte sans exemple, non seulement pour mon Roi et pour tous les illustres Polonais qui sont devant toi, mais pour toute notre Patrie où naguère encore nous t’avons vu comblé de faveurs et de bienfaits ! Tu rejettes avec mépris la lettre de sa Majesté, du haut de ce Trône, où tu n’es monté que par la grâce de Dieu, celle de mon Souverain et de la Nation polonaise »… ! Ces paroles indiscrètes offensaient tous les Russes, non moins que le Tsar ; mais le faux Dmitri ne songea pas à faire sortir l’audacieux Ambassadeur, et sembla saisir avec joie cette occasion de faire briller son éloquence ; après avoir fait ôter la couronne, dont sa tête était ornée, il fit lui-même la réponse suivante : « Sans doute il n’est pas d’usage, il est même inoui, que les Monarques se commettent du haut de leur Trône, avec les Ambassadeurs ; mais le Roi me fait perdre patience par son obstination : il lui est expliqué et prouvé que je suis, non seulement Prince, Hospodar, et Tsar, mais Grand-Empereur de mes États incom-