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livrât les Ambassadeurs suédois, s’il en venait de la part du rebelle Charles. Gossevsky, dans une conférence particulière avec le Tsar, lui déclara, sous le secret, que le Roi était inquiet d’un bruit extraordinaire qui venait de se répandre. Nouvelles de l’existence de Boris. « Depuis peu, disait-il, un employé est venu de Russie en Pologne ; il assure que Boris existe : qu’effrayé par tes victoires, et suivant les conseils des devins, il a cédé la Couronne à son fils, le jeune Fédor ; s’est fait passer pour mort, a ordonné d’enterrer solennellement, à sa place, un autre homme qu’on avait empoisonné à cet effet ; et lui-même n’ayant communiqué son secret qu’à la Tsarine et à Siméon Godounoff, a fui en Angleterre, sous le nom d’un marchand. Sigismond a chargé des gens sûrs de s’informer à Londres, si effectivement ton dangereux ennemi y était réfugié ; et il a cru, en ami sincère, devoir t’en prévenir ; il pense que la fidélité des Russes est encore douteuse, et il a ordonné à nos Voïévodes de Lithuanie, d’être prêts pour ta défense ».

Cette fable n’effraya pas le faux Dmitri ; il