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l’Imposteur Ante-Christ et favori du démon (283), plaignant la Russie et prédisant ses malheurs. La populace les insultait en leur criant : « Vous méritez la mort ». Dès ce moment, les dénonciations, vraies ou fausses, se succédèrent sans interruption, comme sous le règne de Boris ; car l’Imposteur, qui jusqu’alors avait voulu faire parade de clémence, suivait déjà des principes tout opposés. Il prétendait, par des exemples effrayans, réprimer la hardiesse des discours, et, dans ce but, il favorisait toute espèce de délations. On torturait, on exécutait, on étouffait les prisonniers, on confisquait les biens et on envoyait dans l’exil, pour un seul mot contre l’Imposteur. Soit par suite de semblables dénonciations, ou parce que le faux Dmitri craignait l’indiscrétion de ses anciens amis, il ordonna qu’on fit passer dans d’autres couvens, plusieurs des Moines de celui de Tchoudof. Cependant, ce qui est digne de remarque, il laissa en paix Pafnouty, métropolitain de Kroutitsy (284), qui, ayant été de son temps, Archimandrite du couvent de Tchoudof, avait, au premier regard, reconnu en