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de l’État. Passionné pour le luxe et la magnificence, il achetait continuellement, commandait toute sorte de choses précieuses ; et dans l’espace de trois mois, il dépensa plus de sept millions de roubles (272). Le peuple n’aime point la prodigalité dans les souverains, car il redoute les impôts.

Dans la description que les étrangers font de la magnificence qui existait alors à la Cour de Moscou, ils parlent avec surprise du trône du faux Dmitri, qui était d’or massif, orné de glands en diamans et en perles ; il était soutenu par deux lions en argent, et couvert de quatre riches boucliers, posés en croix, au-dessus desquels brillaient une boule en or et un bel aigle de même métal (273). Quoique l’Imposteur sortît toujours à cheval, même pour aller à l’église, il avait une quantité de chars et de traîneaux ornés d’argent et garnis de velours et de zibelines ; les selles, les brides et les étriers de ses fiers coursiers d’Asie, resplendissaient d’or, d’émeraudes et de rubis. Les cochers et les palfreniers du Tsar, étaient mis comme les plus grands seigneurs de la Cour. Il n’aimait pas à voir les