Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/296

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’éloge continuel des étrangers, ne cessant de répéter que les Russes ne pouvaient être que leurs écoliers, et qu’ils devaient voyager pour voir, observer, se former et mériter le nom d’hommes (266). Il vantait à tout propos les institutions de la Pologne. Cependant il congédia ses gardes du corps étrangers, mais il montrait une prédilection particulière pour les Polonais ; eux seuls avaient un libre accès auprès de lui ; il les traitait toujours amicalement, et les consultait comme ses proches : il prit même, pour ses secrétaires particuliers, deux Polonais nommés Boutchinsky (267).

Quoique les Grands de Russie, en trahissant la loi et l’honneur, eussent perdu tout droit à la considération, ils en exigeaient de celui auquel ils avaient sacrifié leur conscience : l’amour propre ne se tait point dans l’opprobre. Un seul Russe jouit constamment de la confiance et de l’amitié de l’Imposteur ; ce fut Basmanoff, le plus coupable de tous. Mais ce malheureux même s’était trompé : il vit qu’il n’était que le favori et non le guide du faux Dmitri, qui n’avait point recherché le trône pour y être le disciple de Basmanoff. Quelque-