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discrétion, ou ses remords, ne trahissent pas un secret aussi important (263).

Couronnement. Enfin, le couronnement se fit, le 21 juillet, avec les rites d’usage (264) ; mais ce ne fut point sans surprise que les Russes, après cette cérémonie sacrée, entendirent le jésuite Nicolas Tchernikofsky, complimenter le monarque nouvellement couronné, dans un discours latin, inintelligible pour eux (265). Les principaux membres du Clergé, les Grands et les Dignitaires, dînèrent, ce jour là, chez le Tsar, et s’efforcèrent de lui témoigner leur dévoûment et leur joie ; mais la plupart n’étaient plus sincères, l’erreur générale commençait déjà à se dissiper.

Inconséquence du faux Dmitri. Le faux Dmitri n’avait point d’ennemi plus dangereux que lui-même. Inconséquent et emporté par caractère, grossier par manque d’une bonne éducation, présomptueux et imprudent par suite de son bonheur ; il étonnait les Boyards par la finesse et la vivacité de son esprit dans les affaires d’état ; et souvent aussi cet aventurier, sur le trône, oubliait son rang, les offensait par ses railleries ; leur reprochait leur ignorance, et les blessait par