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comme patriarche, et de faire les dispositions nécessaires pour le couronnement, tandis que l’Imposteur préparait une autre scène solennelle, qu’il jugeait indispensable pour convaincre Moscou et la Russie, que la couronne de Monomaque allait être posée sur la tête du fils d’Ivan.

L’armée, le conseil, les autorités de l’Empire, avaient tous reconnu Otrépieff pour le véritable Dmitri ; tous, à l’exception de sa mère, dont le témoignage était si important et si naturel, que la Nation devait l’attendre avec impatience. L’Imposteur régnait déjà depuis un mois à Moscou, et le peuple n’avait pas encore aperçu la Tsarine religieuse, quoiqu’elle n’habitât qu’à cinq cents verstes de la Capitale. Le faux Dmitri ne pouvant compter sur sa participation à une imposture, à la fois si contraire au caractère sacré de religieuse, et au cœur d’une mère, avait dû l’y préparer par des négociations qui demandaient du temps ; d’un côté il lui présentait la plus brillante existence ; de l’autre, les tourmens et la mort. Dans le cas d’un obstination redoutable pour l’Imposteur, on pouvait