Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/280

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vases en or et des zibelines : les Boyards lui offrirent aussi les plus magnifiques ornemens de Tsar, et lui dirent, avec l’assurance d’un dévoûment unanime : « Viens, et possède l’apanage de tes ancêtres ; les Temples saints, Moscou et le palais d’Ivan t’attendent ; les scélérats n’existent plus, la terre les a engloutis ; le temps de la paix, de l’amour et de la joie est arrivé (250) » ! Le faux Dmitri répondit qu’il pardonnait les fautes de ses enfans ; que la Russie n’aurait pas en lui un monarque rigoureux, mais un tendre père. Les Allemands se présentèrent aussi avec une supplique, dans laquelle ils conjuraient l’Imposteur de ne point leur faire un crime d’avoir conservé jusqu’à la fin, leur fidélité à Boris ; d’avoir versé leur sang pour lui, dans deux combats, et de n’avoir point participé à la trahison des Voïévodes, sous les murs de Kromy ; car ils l’avaient fait, disaient ils, dans la pureté de leur conscience, et ils ajoutaient : « Nous avons honorablement rempli les obligations de notre serment, et comme nous avons servi Boris, nous sommes prêts à te servir, maintenant que tu es Tsar légi-