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consciences des gens crédules et bornés, en répétant que le seul serment sacré pour les Russes était celui qu’ils avaient prêté à Ivan et à ses enfans ; que celui que leur avaient arraché Boris et Fédor, n’était que le fruit de la supercherie, et qu’il était nul, puisque le fils d’Ivan n’était point mort et les appelait à Poutivle.

Trahison de l’Armée. Enfin, le 7 mai (232) le complot éclata ; on sonna l’allarme, Basmanoff monta à cheval et proclama à haute voix Dmitri, Tsar de Moscou. Des milliers de voix, et les Rézanais les premiers, s’écrièrent : « Vive donc notre père, le Souverain Dmitri, fils d’Ivan » ! D’autres, gardaient encore le silence de l’étonnement. Ce fut seulement alors que se réveillèrent les Voïévodes fidèles trompés par la perfidie de Basmanoff, les princes Michel Katireff-Rostovsky, André Téliatevsky et Ivan Godounoff ; mais il était trop tard : voyant le petit nombre de ceux qui étaient dévoués à Fédor, ils s’enfuirent vers Moscou avec quelques Officiers et soldats Russes et étrangers (233). Ils furent poursuivis et maltraités. On atteignit Ivan-Godounoff et on l’amena