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Kromy ; et les premiers rapports des nouveaux Voïévodes, parurent encore favorables.

Serment des troupes. Basmanoff, tenant invisiblement entre ses mains le sort de la Patrie, arriva au camp, le 17 avril (224), et n’y trouva plus ni Mstislafsky, ni les Schouisky. Il appela tous les dignitaires et les soldats sous leurs drapeaux, les informa de l’avénement de Fédor, et leur lut ses lettres pleines de bienveillance. Le jeune Monarque promettait, à l’armée fidèle et dévouée, des récompenses inouies, après les quarante jours de deuil pour Boris. À cette lecture, une violente émotion se peignit sur les visages : les uns pleuraient le Tsar défunt, craignant pour la Russie ; d’autres ne cherchaient point à cacher leur maligne joie. Cependant l’armée, à l’exemple de Moscou, prêta serment à Fédor, et le métropolitain Isidore retourna dans la Capitale, avec cette nouvelle : Basmanoff, lui-même, en faisait le rapport ; et quelques jours après, on apprit sa trahison !

Trahison de Basmanoff. L’action de Basmanoff, après avoir étonné les contemporains, étonne également la postérité. Cet homme avait de la force d’âme,