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bles, voyant déjà la mauvaise disposition de leurs compagnons ; et, dès-lors, n’espérant plus s’emparer de la forteresse, que par la famine, ils se bornèrent à la bombarder, sans faire aucun mal aux assiégés. Ceux-ci avaient creusé des casemattes, et, protégés par le rempart, ils s’y réfugiaient en toute sécurité : mais ils quittaient quelquefois leur retraite, et faisaient de vigoureuses sorties. Cependant, l’armée qui se tenait sur la neige et dans l’humidité fut victime d’une maladie contagieuse et mortelle : la dyssenterie. Cette circonstance donna lieu au Tsar de déployer une louable sollicitude : il envoya à l’armée des médicamens et tout ce qui était nécessaire au salut des malades. Mais cette calamité redoubla encore la négligence avec laquelle on poussait le siége, au point, qu’en plein jour, cent charriots de blé, et cinq cents Cosaques du faux Dmitri purent, de Poutivle, parvenir à Kromy.

Boris, mécontent de la lenteur des opérations militaires, voulut, au dire des contemporains, employer un autre moyen pour se délivrer, lui et la Russie, du scélérat qui l’agitait si cruellement. Trois Moines qui avaient