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ayant appris que l’Imposteur n’avait point péri, marchèrent vers Rilsk, ne voulant faire grâce à personne, et exigeant que la ville se rendit sans condition. Elle était commandée par des traitres décidés, le prince Grégoire Dolgorouky et Jacques Zméeff. Voyant qu’ils ne pouvaient échapper au supplice, ils firent dire à Mstislafsky : « Nous servons le Tsar Dmitri » ; et ils prouvèrent que leur résolution était inébranlable, en faisant feu de tous leurs canons. Les Voïévodes restèrent quinze jours devant la ville, sans rien entreprendre, sous le prétexte humain de ne pas vouloir répandre le sang. Enfin, ils se décidèrent à donner du repos aux troupes réellement fatiguées par une campagne d’hiver ; ils les laissèrent retourner dans la province de Komarnitsk, et informèrent le Tsar que là, ils attendraient, dans leur camp, le retour de la belle saison. Mais Boris, après une joie passagère, avait été troublé de nouveau, en apprenant que le faux Dmitri s’était sauvé, et qu’il gagnait le peuple par de nouvelles séductions. Il fut très-mécontent de Mstislafsky et de ses compagnons ; il envoya auprès d’eux, au fort de Radogoste, le grand-