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Moscou. Ces offres furent acceptées et l’on traita ces envoyés avec beaucoup de magnificence. À leur départ, le Tsar les fit accompagner par des Ambassadeurs qu’il expédiait auprès du Khan, pour lui faire confirmer par un serment ce nouveau traité d’alliance.

Festin donné à l’armée. Ce même jour, qui était celui où l’on célébrait la fête de Saint-Pierre et Saint-Paul, le Souverain prit congé de l’armée, après lui avoir donné en plein air un repas somptueux (14) : cinq cent mille personnes furent traitées dans les plaines de l’Oka ; on y distribua en abondance des mêts, de l’hydromel et du vin ; et les Officiers reçurent en présent, des velours, des étoffes d’or et des damas. Enfin, le Tsar en les quittant leur adressa ces dernières paroles : « Je chéris l’armée chrétienne et je compte sur sa fidélité ». Il partit, et les plus vives bénédictions l’accompagnèrent long-temps sur la route de Moscou. Les Voïévodes et les troupes étaient enthousiasmés pour un Souverain aussi sage, aussi bon, et aussi heureux, puisque, sans répandre de sang et par l’effet d’une seule menace, il avait donné à la patrie les fruits désirés de la plus