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qu’ils possédaient, leur vie et leur fortune ; ils l’encouragèrent en lui répondant qu’il y avait beaucoup de gens qui pensaient comme eux dans l’armée de Boris et dans l’Empire. Les Cosaques du Don lui témoignèrent un dévoûment semblable ; il en vint encore quatre mille à Poutivle (214) ; d’autres s’enfermèrent dans des villes et jurèrent de les défendre jusqu’à leur dernier soupir. Le faux Dmitri, moitié de gré, moitié de force, se laissa persuader. Il envoya le prince Tateff à Sigismond, demander un prompt secours ; il fortifia Poutivle et, suivant le conseil des traitres, il publia un nouveau manifeste, dans lequel il racontait l’histoire qu’il avait inventée, sur la délivrance miraculeuse de Dmitri ; s’appuyant sur les noms et les témoignages de personnes qui n’existaient plus, et surtout sur la croix précieuse dont le prince Mstislafsky lui avait fait don. Il ajoutait encore que lui, Dmitri, avait été élevé secrètement dans la Russie Blanche, et qu’ensuite, il était allé secrètement aussi à Moscou avec le chancelier Sapiéha, où il avait vu l’usurpateur Godounoff, assis sur le trône d’Ivan. Ce second ma-