Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/219

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’armée de Boris se retira à Starodoub-Seversky, pour y attendre également des troupes fraiches de Briansk ; position où elle pouvait d’un jour à l’autre se reporter sur Novgorod, si opiniâtrement défendue. Le zèle des mercenaires et des alliés du faux Dmitri se réfroidissait ; les Polonais qui avaient espéré conduire leur Tsar à Moscou, sans répandre de sang, virent qu’il faudrait combattre ; et n’aimant ni les campagnes ni les sièges en hiver, ils l’abandonnèrent aussi légèrement qu’ils l’avaient accueilli. Ils déclarèrent qu’ils allaient se retirer, pour obéir aux ordres de Sigismond, qui leur avait défendu de faire la guerre à la Russie, en cas qu’elle voulut soutenir le Tsar Godounoff. Les Polonais abandonnent le faux Dmitri. Ce fut envain que le faux Dmitri les conjura de ne point perdre espérance ; il ne lui resta pas plus de quatre cents Polonais des plus audacieux (204). Tous les autres retournèrent chez eux, et le triste Mnichek les suivit, croyant que tout était perdu, la principauté de Smolensk pour lui, et le trône pour sa fille Marine. Ce vieillard inconséquent quitta encore en ami son gendre futur, et l’assura hardiment qu’il re-