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où se trouvait Mstislafsky ; étonné de cette défection, il opposa son glaive aux siens comme aux ennemis ; il combattit long-temps dans la mêlée, et, couvert de sang, ayant reçu quinze blessures, il finit par succomber sous le nombre ; un détachement de streletz put à peine l’arracher des mains de l’ennemi (200). Le moment était décisif, si le faux Dmitri, par une attaque générale, avait soutenu le coup porté par les intrépides Polonais, toute l’armée Moscovite, au dire de témoins oculaires, aurait offert le spectacle d’une fuite honteuse. Mais il lui donna le temps de se reconnaître : sept cents cavaliers Allemands, fidèles à Boris, arrêtèrent la cavalerie ennemie, et notre aile gauche resta intacte. En même temps Basmanoff sortit de la forteresse, pour prendre à dos les troupes de l’Imposteur, qui, entendant tirer derrière lui et voyant en flammes son camp retranché (201), ordonna de cesser le combat. Les deux partis reculèrent en même temps : le faux Dmitri se glorifiant de la victoire et de quatre mille ennemis restés sur le champ de bataille, et les Voïévodes de Boris gardant le silence de la honte, quoiqu’ils eussent fait