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douze mille hommes, se retirerait sans combattre. Combat. Mais on ne vit ni trahison ni fuite ; il n’y eut que trois enfans Boyards qui passèrent du côté du faux Dmitri. Celui-ci ayant abandonné Novgorod et son camp retranché, se mit en bataille dans une plaine extrêmement défavorable pour une armée peu nombreuse ; témoignant du calme et de la fermeté, il harangua, ses troupes (199), afin d’animer leur courage ; il pria à haute voix, en élevant les mains au Ciel, et osa même, assure-t-on, prononcer les paroles suivantes : « Éternel, tu lis au fond de mon âme ! Si c’est injustement ou illégalement que j’ai tiré le glaive, que la foudre céleste m’écrase ; mais si je suis dans mon droit, si ma conscience est pure, donne à mon bras une force invincible ; et toi, Mère de Dieu, sois la protectrice de notre armée ! » Le combat s’engagea le 21 décembre ; d’abord il ne fut pas vif : mais tout à coup la cavalerie polonaise se précipitant, avec de grands cris, sur l’aîle droite des Russes, où commandaient les princes Dmitri-Schouisky et Michel Kachin, celle-ci s’ébranla et culbuta dans sa fuite le centre de l’armée,