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dres du Tsar, mais elle était agitée par le doute, par des insinuations perfides et une méfiance mutuelle.

En s’approchant de Troubtchevsk, où le nom de Dmitri était déjà proclamé, les Voïévodes de Boris écrivirent à celui de Sendomir, pour lui enjoindre de quitter immédiatement la Russie restée en paix avec la Lithuanie, et d’abandonner l’Imposteur à la punition qu’il méritait (198). Mnichek ne fit aucune réponse, espérant que l’armée de Boris ne combattrait pas ; le faux Dmitri le croyait aussi, d’après ce que lui disaient les traitres qui étaient en relation avec ceux qui pensaient comme eux dans l’armée de Moscou.

Le 18 décembre il y eut sur les bords de la Desna, à six verstes du camp du faux Dmitri, une fusillade, entre des détachemens de l’une et de l’autre armée, et le troisième jour une légère escarmouche ; on ne mettait d’acharnement ni d’un côté ni de l’autre. Il paraît que l’Imposteur s’attendait à voir l’armée de Boris, à l’exemple des villes, enchaîner ses chefs et les lui livrer ; tandis qu’à son tour Mstislafsky espérait que l’ennemi, qui n’avait pas même