Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/213

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’Imposteur et de la trahison des Polonais, proposa aux Tsar une alliance et des troupes ; mais Boris lui répondit que la Russie n’avait pas besoin du secours des étrangers ; que, sous le règne d’Ivan, elle avait combattu en même temps le Sultan, la Lithuanie, la Suède, la Crimée, et qu’elle ne devait point redouter un misérable rebelle (197). Boris savait d’ailleurs qu’une poignée de Suédois lui était inutile, si les Russes lui restaient fidèles, et que, dans le cas contraire, elle ne pourrait le sauver.

L’heure menaçante de la crise approchait, il fallait agir ; l’Imposteur devenait chaque jour plus redoutable ; et, sans combat, étendait ses conquêtes. Les Boyards, prince Fédor-Mstislafsky, André Téliatefsky, Dmitri-Schouisky, Vassili-Galitzin, Michel Soltikoff, les grands-officiers prince Michel Kachin, Ivan-Godounoff et Vassili-Morozoff, sortirent de Briansk pour arrêter les progrès de la trahison et sauver la forteresse de Novgorod, qui seule résistait au faux Dmitri, au milieu d’une contrée qui lui était déjà soumise. Non seulement Godounoff suivait avec angoisse les