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les places publiques, comme un hérétique qui voulait, non seulement s’emparer de l’Empire, mais y introduire encore le culte catholique. Ainsi Boris connaissait déjà, ou devinait la promesse faite par le faux Dmitri aux Jésuites et au Légat du Pape. Le peuple qui avait vu la faiblesse et la connivence des Évêques, dans le jugement de l’assassinat de Dmitri, ne pouvait avoir en eux une confiance illimitée ; mais l’anathême devait effrayer la conscience des citoyens pieux, et leur inspirer de l’horreur pour un homme rejeté de l’Église et livré par elle à la colère de Dieu. Le second moyen ne resta pas non plus sans effet. Boris ayant publié un édit d’après lequel chaque deux cents mesures de terre cultivée, devait fournir un soldat avec un cheval, des armes et des provisions : moitié seulement du nombre des recrues fixé par le réglement d’Ivan. Il exigea la plus grande promptitude dans l’exécution de cet édit, reprochant aux riches propriétaires, de rester dans leurs maisons sans s’occuper de la perte de l’Empire et de l’Église. Il menaça du supplice les paresseux et les indifférens, sans par-