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maque. C’était une ruse digne de Boris, et à laquelle il est facile d’ajouter foi. Au lieu d’une nuée d’ennemis, on ne vit paraître dans les contrées méridionales de la Russie, Ambassade du Khan. qu’une ambassade pacifique de Kazi-Ghiréï, accompagnée de notre envoyé. Le 18 juin, les Voïévodes de Ieletz en informèrent Boris qui récompensa leur Courier (11).

Ainsi, cet armement sans exemple, et qui avait coûté beaucoup de frais et de peines, se trouva inutile ! On assurait qu’il avait sauvé la patrie, par l’effroi qu’il avait inspiré au Khan : que les tatares de la Crimée s’étaient mis effectivement en marche, mais qu’ayant appris les redoutables préparatifs de la Russie, ils étaient retournés sur leurs pas. Au moins le Tsar voulut-il inspirer la terreur aux ambassadeurs du Khan, dont le principal était Mourza-Ali. Ils entrèrent en Russie comme dans un camp ; partout, le long de leur route, ils virent l’éclat des cimeterres et des piques, et de nombreuses troupes de cavaliers bien équipés (12) ; dans les bois et dans les abattis, ils entendirent des cris de ralliement et des coups de canon. On les arrêta près de Serpou-