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sidérable en Lithuanie, au prince Vichnevetsky et au seigneur Rojinsky, afin d’y rassembler de nouvelles légions ; lui-même restait toujours devant Novgorod dont il ruinait les murs à coups de canons (193). Basmanoff ne perdait point courage, et ne cessait de faire des sorties heureuses ; mais voyant la destruction de la forteresse, et sachant que l’armée de Boris était en chemin pour venir la sauver, il conclut, adroitement, une trève avec l’Imposteur, sous prétexte d’attendre des nouvelles de Moscou ; lui promettant, dans tous les cas, de se rendre au bout de quinze jours. L’Imposteur regardait déjà Novgorod comme sa propriété, et Basmanoff comme son prisonnier.

Ces succès rapides de la séduction firent trembler Godounoff et toute la Russie. Le Tsar aperçut probablement la faute qu’il avait commise et en fit une nouvelle ; il se repentit d’avoir cherché à tromper la multitude en feignant de mépriser l’entreprise du Moine défroqué, au lieu d’envoyer contre lui des forces considérables, afin de le repousser de nos frontières et de l’empêcher de pénétrer dans