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traient point assez de zèle. Les complots se formèrent en liberté, et la rébellion éclata.

Otrépieff, sur la rive gauche du Dniéper, divisa sa petite armée (186), en envoya une partie vers Bielgorod, et lui-même remonta la Desna, ayant pour éclaireurs, dans sa marche, les transfuges qui, connaissant les lieux, lui servaient de guides sûrs. À peine eut-il mis le pied sur le territoire russe, qu’il apprit, le 18 octobre, dans la slabode de Schliahta, son premier succès. Première trahison Les habitans et la garnison de Moravsk avaient trahi Boris, et envoyaient à l’Imposteur leurs Voïévodes garottés ; eux-mêmes vinrent à sa rencontre avec le pain et le sel.

Sentant combien le début dans une pareille entreprise, était important, l’adroit aventurier se conduisit avec beaucoup d’habileté : il rendit solennellement des actions de grâce à l’Éternel, se montra affable avec dignité, ne reprocha point aux Voïévodes de Moravsk leur fidélité envers Boris, et se bornant à plaindre leur aveuglement, il leur accorda la liberté. Il répandait des grâces et des faveurs sur les traîtres, tant citoyens que