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Lithuanie ; soit qu’il voulut, faire parade d’une entière sécurité, soit qu’il craignit de donner aux yeux du peuple trop d’importance à son antagoniste, en envoyant contre lui des forces considérables, soit enfin qu’il évitât, jusqu’à la dernière extrémité, de déclarer la guerre à la Pologne. Cependant, il n’y avait plus à hésiter : le roi Sigismond armait contre Boris, non-seulement l’Imposteur, mais encore les brigands de la Crimée, dont il engageait le Khan à entrer en Russie avec le faux Dmitri. Boris savait tout ; pourtant il envoya encore à Varsovie, et adressa directement au Roi, le gentilhomme Ogareff, afin de lui représenter combien il était humiliant pour un Monarque chrétien, d’être l’appui d’un vil imposteur ; il devait lui répéter, une seconde fois (177), quel était ce prétendu Tsarévitche, et demander ce que voulait enfin Sigismond, la paix ou la guerre avec la Russie ? Sigismond employa la ruse, et répondit à l’exemple de ses Seigneurs, qu’il ne soutenait point le faux Dmitri et ne songeait nullement à rompre la trève ; qu’à la vérité quelques Polonais secouraient volontairement ce vaga-