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million de guerriers, comme on l’assure (8), marchant dans le plus bel ordre, animés d’un zèle et d’une confiance sans bornes. Tout agissait fortement sur l’imagination des Russes, pleins de ces espérances que donne toujours un règne nouveau, espérances relevées encore par la haute opinion qu’on avait de la sagesse éprouvée de Boris. Les disputes sur les prééminences cessèrent ; les Voïévodes demandaient seulement où était la place qui leur était assignée, et se rendaient sous les drapeaux, sans consulter l’état des services de leurs pères et de leurs aïeux ; car le Tsar leur avait annoncé que le grand Conseil national l’avait supplié de prescrire aux Boyards et aux Nobles leur service, sans aucun égard à leurs prétentions d’ancienneté (9). Ce zèle, favorable à la discipline, eut encore un autre résultat important : il augmenta le nombre des soldats bien équipés : les Nobles et les Enfans Boyards entrèrent en campagne richement armés, montés sur leurs meilleurs chevaux, et accompagnés de tous leurs valets propres au service militaire, à la grande satisfaction du Tsar qui ne mit point de bornes dans les