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Grégoire à Solovky ou dans les déserts de Biélo-Ozéro, pour y faire pénitence, jusqu’à la fin de ses jours, comme prétendu hérétique ; Smirnoff en parla à un autre secrétaire Euphème ; celui-ci étant parent des Otrépieff, obtint de lui qu’il ne se hâterait pas d’exécuter l’ordre du Tsar, et donna, au Diacre condamné, les moyens de se sauver par une prompte fuite, au mois de février 1602, avec deux autres moines de Tchoudoff, le prêtre Varlaam et le chantre Mistaïl-Povadin. On ne songea pas à les poursuivre, et l’on n’informa pas, dit-on, le Tsar de cette fuite, dont les conséquences furent si graves.

Il était ordinaire, à cette époque, de voir des moines errans ; chaque couvent leur servait d’hôtellerie ; ils y trouvaient le repos, l’abondance, des vivres et des bénédictions pour continuer leur route. Grégoire et ses compagnons parvinrent librement jusqu’à Novgorod Seversky où, l’Archimandrite du couvent du Sauveur, les reçut avec beaucoup d’amitié, et leur donna un domestique et des chevaux, pour se rendre à Poutivle. Mais les fuyards ayant renvoyé leur conducteur,