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Kremlin qu’avait habitée Irène, et ordonna d’y joindre, pour lui, un nouveau palais en bois.

Il régnait déjà, mais sans sceptre et sans couronne, et ne pouvait encore s’appeler l’Oint du Seigneur ; cependant on devait présumer que Boris ne tarderait pas à ceindre la couronne avec toutes les cérémonies solennelles d’usage, qui, aux yeux du peuple, sanctifient la personne du Souverain. Le Patriarche et les Boyards l’exigèrent au nom de la Russie. Boris désirait également cet acte sacré qui devait l’affermir sur le trône lui et sa dynastie ; toutefois son esprit rusé, commandant toujours aux mouvemens de son cœur, lui fit imaginer un charme nouveau : aulieu du sceptre, il saisit le glaive et se hâta d’entrer en campagne pour prouver que la sûreté de l’Empire lui était plus chère que la couronne et la vie. Armement célèbre C’est ainsi que le règne le plus pacifique commença par un armement qui rappelait celui de la Russie entière contre Mamaï.

Boris, dès le mois de mars et encore dans la cellule du couvent des Vierges, avait expé-