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dîner chez le Tsar. Boris, pressé par la foule qu’on ne cherchait point à écarter, suivait le Clergé avec son épouse et ses enfans, et semblait un tendre père au milieu de sa famille. Il se rendit dans la basilique de l’Assomption où le Patriarche lui apposa sur la poitrine la croix vivifiante de Saint-Pierre le Métropolitain, ce qui était déjà un commencement du couronnement ; et, pour la troisième fois, il lui donna sa bénédiction pour régner sur le grand Empire de Moscou. Après avoir entendu la messe, le nouveau Souverain, suivi des Boyards, fit le tour de toutes les églises du Kremlin ; partout il pria en versant des larmes, partout il entendit les cris de joie du peuple, et, tenant d’une main son jeune successeur et de l’autre la belle Xénie (5), il entra avec son épouse dans le palais des Tsars, où un repas fut servi à tous ceux qui se présentèrent ; depuis le Métropolitain jusqu’aux pauvres, chacun y était admis sans distinction. Moscou n’avait point vu étaler un luxe semblable, même du temps d’Ivan. Boris ne voulut point habiter les appartemens où Fédor était mort, mais il occupa la partie du palais du