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et des Grands à la merci d’une tourbe de vils dénonciateurs.

La première victime illustre, immolée à ces soupçons et à ces rapports odieux, fut un parent de la tsarine Marie, Belsky avec qui Godounoff avait vécu dans l’union la plus intime, qui avait partagé, avec lui, sans envie, la faveur d’Ivan, et souffert pour lui sous le règne de Fédor. Persécutions. Sauvé par Godounoff de la fureur du peuple au moment de l’émeute de Moscou, mais oublié pendant long-temps dans un exil honorable ; rappelé ensuite à la Cour, mais sans aucune distinction et n’ayant même, sous le règne de Boris, que le titre de membre du conseil de la deuxième classe ; ce premier favori d’Ivan, qui avait le droit de se regarder comme le bienfaiteur de Godounoff, pouvait être, ou du moins, pouvait paraître mécontent, et c’en fut assez pour qu’il fut coupable aux yeux du Tsar. Il avait un tort encore plus grave : il connaissait, mieux que personne, le fond du cœur de Boris. En 1600, le Tsar l’envoya dans une stèpe sauvage, construire la nouvelle forteresse de Borissof, sur les bords du Donetz septentrional (109). Ce