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goûtte de sang, et ne punissant les criminels que par l’exil (106).

Toujours actif et cherchant à s’éclairer, il respecta le Conseil Suprême, en même temps que sa piété honorait le Clergé. Le commerce fut moins gêné ; l’armée en repos fut récompensée avec prodigalité ; les Nobles et les Magistrats furent distingués par des marques de faveurs. En un mot tous les Ordres de l’état pouvaient être satisfaits pour eux-mêmes et plus encore pour la patrie, en voyant combien Boris avait relevé le nom Russe en Europe et en Asie, sans effusion de sang, et sans efforts onéreux ; et surtout combien il s’occupait du bien public, de la justice et de l’organisation générale. Il ne faut donc point s’étonner si, au dire des contemporains (107), la Russie aimait sont Monarque, cherchait à oublier l’assassinat de Dmitri, ou du moins voulait ne pas y croire.

Mais le Monarque connaissait son secret et n’avait pas la consolation de compter sur l’amour du peuple. Tout en répandant des bienfaits sur la Russie, il commença à s’éloigner des Russes ; il supprima l’usage antique