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cabarets même appartenant à la Couronne, affermés à l’envi à des prix exhorbitans, servaient de lieux de corruption et de débauche. Boris, dans son zèle sincère pour la civilisation, surpassa tous ses prédécesseurs. Voulant Boris protège l’instruction et les étrangers. établir des écoles et même des universités (96), pour instruire les jeunes Russes dans les langues européennes et les sciences, il envoya, en 1600, le saxon, Jean Kramer, en Allemagne pour y chercher et amener à Moscou des professeurs et des docteurs. Les amis des lumières applaudirent en Europe à cette heureuse idée ; un d’entre eux, Tobi-Lonzius, docteur en droit, écrivit à Boris, au mois de janvier 1601. « Votre Majesté veut être le véritable père de son peuple, et mériter une gloire universelle et immortelle. Le ciel vous a choisi pour une grande œuvre, inconnue à la Russie, celle d’élever l’âme de vos innombrables sujets, de même que la puissance de votre Empire, en éclairant leur raison à l’exemple de l’Égypte, de la Grèce, de Rome et des plus illustres nations européennes qui florissent par les sciences et les arts libéraux ».