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Moscou deux de ses dignitaires, Boutakbek et Andibeï, chargés d’annoncer au Tsar qu’il lui cédait non seulement Derbent et Baka, mais Tauris et tout le pays de Chirvan (62), si l’on parvenait, par notre secours, à en chasser les Turcs ; il ajoutait que le Sultan, désirant marier sa fille au neveu d’Abbas, lui avait offert la paix ; mais qu’il ne voulait même pas en entendre parler, dans l’espoir d’une alliance avec la Russie et avec le Souverain de l’Espagne, dont l’Ambassadeur se trouvait alors en Perse (63). Présentés en particulier à Godounoff, les envoyés du Schah s’exprimèrent ainsi : « Si nos Souverains sont alliés et amis, que ne pourront-ils pas faire avec leurs forces réunies ? C’est peu que de chasser les Turcs du territoire de la Perse, on peut même conquérir Constantinople (64). Mais de pareilles œuvres ne s’opèrent que par des hommes d’un grand génie ; quelle gloire ce serait pour toi, homme illustré par ton rang et les grâces de ton Souverain, si, par tes sages conseils, le monde était délivré des violences des Ottomans » ! On leur répondit que nous agissions déjà contre Amurat ;