Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/82

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mahmet Ghireï par la dignité de Khan de Crimée, et se servit d’eux pour en imposer au Khan, afin d’avoir plus de ressources dans la guerre contre Bathori. Cette ruse ne resta pas sans effet : Islam redoutant ses neveux, assura Fédor que les invasions des troupes de Crimée en Russie, ne provenaient que de l’indiscipline de quelques Mourzas, qui avaient été suppliciés sans miséricorde ; et il ajouta qu’il n’attendait qu’un Ambassadeur de Moscou avec un traité d’alliance, pour marcher avec toutes ses forces contre la Lithuanie. En effet, Islam annonça aux peuplades soumises à ses ordres, qu’il valait mieux, pour le moment, piller le pays d’Étienne que celui de Fédor.

Toutefois, en nous occupant principalement de Bathori, de la Suède et de la Tauride, nous ne laissions pas d’apercevoir le danger qui nous menaçait d’un autre côté. Voisins d’une puissance redoutable à toute l’Europe, nous n’avions pas besoin des avertissemens de la Cour d’Autriche, pour prévoir l’orage dont le Bosphore nous menaçait. Les trophées du Sultan qui étaient entre nos mains, la tentative