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serons Souverains, mon frère, de Crimée, et moi, d’Astrakhan ; c’est pour cela qu’on a destiné à mon service de grands personnages de la Russie ». Tel était le langage qu’il tenait à ses coréligionnaires, tandis qu’il conjurait en secret le voïévode d’Astrakhan, le prince Labanoff Rostolsky, de le délivrer de la surveillance sévère et visible dont il était l’objet, afin que les Nogais et les peuples de Crimée pûssent avoir plus de confiance et ne vissent pas en lui un esclave de Moscou ; car Labanoff et les autres Voïévodes, en conservant tous les égards possibles envers lui, observaient toutes ses démarches ; et tandis qu’il se glorifiait des marques d’une considération apparente, il ne se rendait à la mosquée qu’à travers les rangs des Streletz, et il ne pouvait entretenir personne sans témoins. Cependant il nous servait avec zèle ; il engageait les Nogais à la tranquillité et à la soumission ; il cherchait à leur persuader que ce n’était que pour leur sécurité et pour mettre un frein à la rapacité des Cosaques, que le Tsar faisait construire des villes sur la Samara et l’Oufa. Il menaçait le séditieux Jakchissat,