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suppose que vous n’avez pas oublié combien de fois vos drapeaux se sont rencontrés avec les miens, c’est-à-dire combien de fois ils se sont abaissés devant eux, et que vous n’avez trouvé votre salut que dans la fuite ». On ne répondit à cette bravade que par le silence du mépris.

Fédor se conduisit d’une manière encore plus sage et plus digne d’éloges, dans ses rapports directs avec le roi Jean qui, en nous proposant de ne pas renouveler la guerre, s’exprimait ainsi dans sa lettre au Tsar : « Ton père, en désolant son propre pays, en s’abreuvant du sang de ses sujets, fut un mauvais voisin pour nous et pour les autres souverains ».

Fédor renvoya cette lettre au Roi, en lui faisant dire, qu’il n’était pas permis de se servir de pareilles expressions, en parlant à un fils, de son père. Mais les paroles n’empêchaient pas les affaires de marcher. Le boyard, prince Fédor Schestounoff et le gentilhomme du Conseil, Ignace Tatistcheff, se réunirent le 25 octobre 1585, à l’embouchure de la Plussa, près de Narva, aux dignitaires Suédois