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Parallèle de Godounoff et d’Adacheff. ble à Alexis Adacheff, ce grand homme qui gouvernait la Russie sous Ivan (47) ». Enchérissant encore sur cette comparaison, Novossiltzoff ajouta que Godounoff surpassait Adacheff par l’éclat de son rang et par la profondeur de son génie.

La saine politique nous ordonnait d’éloigner la guerre tant que nous le pourrions. Étienne avait encore de la force d’âme et un corps vigoureux : grand et fier dans ses manières, en congédiant le prince Troëkouroff, il lui tendit la main avec un air sévère, et lui ordonna de saluer Fédor de sa part. Il termina ainsi ses rapports avec la Russie qui, en le haïssant, ne pouvait cependant lui refuser de l’estime. En effet, en se montrant notre ennemi, il ne faisait que remplir le devoir prescrit au Souverain par l’intérêt de l’État ; et d’ailleurs il connaissait mieux que son Conseil l’impossibilité d’une paix réelle et la difficulté de réunir son Royaume à l’Empire de Moscou. Bathori avait déjà désigné le jour de l’ouverture de la Diète à Varsovie, afin de fixer le sort futur de la Pologne par le choix d’un successeur. Il espérait par son éloquence