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lui-même, dans une conversation avec un officier du Tsar, Novossiltzoff, envoyé alors à Vienne, lui avait dit que le seul ennemi irréconciliable que la Russie eut en Lithuanie et en Pologne, était Bathori ; mais qu’il ne pouvait vivre long-temps, car il s’était formé à ses jambes des plaies fort dangereuses que les médecins n’osaient guérir, dans la crainte de hâter sa mort ; il avait ajouté qu’Étienne n’était pas aimé de la Nation, à cause de son ambition démesurée et des mauvais traitemens qu’il faisait éprouver à sa femme ; enfin, que les grands et la noblesse désiraient être sous l’empire de Fédor, connaissant les vertus chrétiennes de ce Monarque, l’esprit et la bienveillance de la Tsarine, la sagesse et les grandes qualités du Régent, Boris Godounoff. « Cet homme illustre, disait l’Archevêque, a nourri et consolé nos prisonniers, lorsqu’ils étaient encore détenus ; et après les avoir rendus à la liberté, il les a traités généreusement dans son palais, faisant à chacun d’eux des présens de, drap et d’argent. Sa gloire se répand partout. Vous êtes heureux d’avoir un administrateur qui ressem-